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AQE | Association Québécoise de l’Épilepsie
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Le diagnostic de l'épilepsie

Les méthodes de diagnostic de l'épilepsie

À ce jour, le diagnostic de l'épilepsie est complexe et peut varier énormément d'une personne à l'autre. En effet, il existe plusieurs formes d’épilepsie qui peuvent entraîner différents symptômes pour une même crise. Cependant, une poignée d'examens sont souvent mobilisés et demeurent indispensables pour le diagnostiquer cette condition neurologique qui touche plusieurs millions de personnes à travers le monde. En voici quelques-uns.

La consultation chez un médecin

La consultation chez un médecin

Lorsque les premières crises surviennent, la personne touchée doit consulter un médecin qui va commencer par un entretien approfondi avec le patient et son entourage. Les questions du médecin vont notamment s'orienter vers :

  • Les caractéristiques des premières crises.

  • Le moment de la survenue des crises et leur contexte d'apparition.

  • La durée et la fréquence des crises.

  • L’état de santé du patient après une crise.

  • La présence d'antécédents médicaux et familiaux d'épilepsie.

Ensuite, le professionnel de la santé effectuera un examen physique de la personne puis cherchera d’éventuels facteurs susceptibles de favoriser les crises.

Malgré l'importance de la consultation médicale initiale, d'autres examens sont nécessaires pour confirmer le diagnostic de l’épilepsie. On utilise principalement l’électroencéphalogramme (EEG) et, si nécessaire, des examens complémentaires comme la tomodensitométrie et l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique), qui vont venir préciser et orienter la prise en charge thérapeutique.

L'électroencéphalogramme (EEG)

L'électroencéphalogramme (EEG)

L’EEG est un examen simple et non douloureux qui permet de mesurer l’activité électrique du cerveau grâce à des électrodes placées sur des régions précises du crâne du patient. Le but de cet examen est d’enregistrer une anomalie de l’activité cérébrale pour confirmer le diagnostic de l’épilepsie, en indiquant un foyer ou un syndrome épileptique particulier.

L’examen EEG nécessite d’avoir les cheveux propres, sans aucun revitalisant, crème, gel coiffant ou fixatif. Celui-ci il dure habituellement entre 20 et 40 minutes, durant lesquelles le patient doit être très calme et immobile. Il faut essayer de rassurer les jeunes patients selon leurs niveaux de compréhension afin de baisser leurs inquiétudes et agitations. Les parents peuvent accompagner leur enfant concerné pour une meilleure collaboration et, à partir de 10 ans, l’enfant se présente seul à l’examen.

Les résultats de l’électroencéphalogramme sont analysés par un neurologue expert qui va rédiger un rapport. Le rapport sera transmis à votre médecin ou spécialiste pour être traité lors de votre prochaine rencontre. Si l’examen présente des résultats inquiétants, un neurologue sera avisé pour une intervention urgente.

Certains patients épileptiques (20%) peuvent présenter un EEG sans aucune anomalie, car leur cerveau fonctionne normalement en dehors des crises d’épilepsie ou encore, l’activité électrique est trop profonde pour être mesurée par un EEG. Dans ce cas, le patient peut être placé sous surveillance EEG en continu à l’hôpital durant 24 heures. C’est ce qu’on appelle « Monitoring EEG » et/ou faire des examens complémentaires.

Il existe également des patients (faible pourcentage) qui ne sont pas atteints d’épilepsie et qui présentent également une anomalie dans leur EEG, d’où l’importance du traitement des résultats par un médecin spécialiste qui va établir le diagnostic.

Les examens de neuro-imagerie

Les examens de neuro-imagerie

Lorsque les causes des crises d’épilepsie sont d’origine inconnue, il est recommandé de procéder à des examens de neuro-imagerie. Ceux-ci permettent de visualiser la structure ou une fonction particulière du cerveau grâce par l'intermédiaire de différents outils non invasifs. Voici les principales méthodes mobilisées.

La tomodensitométrie (scanneur)

La tomodensitométrie est un examen qui permet d’obtenir une image 3D du cerveau à l’aide de rayons X et d’un traitement informatique. Cet examen est le seul possible en cas d’implant métallique dans le corps du patient, il permet de déceler une anomalie au niveau du cerveau tel que les tumeurs ou les malformations. Pour réaliser cet examen, le patient doit être à jeun au moins 3 heures avant l’heure de son rendez-vous (les médicaments peuvent être pris). Il est possible qu’un produit de contraste soit injecté par voie intraveineuse pour améliorer la visibilité des anomalies si le patient n’y est pas allergique. Cet examen dure entre 15 à 30 minutes selon les besoins. Le patient doit être immobile tandis que pour les plus jeunes qui tiennent difficilement en place, un sédatif peut être administré par voie intraveineuse.

L'imagerie par résonance magnétique (IRM)

L’imagerie par résonance magnétique est un examen d’imagerie non invasif qui donne une image 3D détaillée du cerveau, encore plus précise que celle du scanneur, en utilisant des ondes radiofréquences et un champ magnétique. Cet examen permet de trouver les causes des crises d’épilepsie, comme une lésion cérébrale, tumeur, malformation ou quelconque altération de l’anatomie du cerveau.

Avant chaque examen, le patient ou les parents du jeune patient doivent répondre à un questionnaire détaillé pour la sécurité et le bon déroulement de l’examen. Les principales contre-indications de cet examen sont la présence d’un objet métallique dans le corps, comme un appareil dentaire, stimulateur du nerf vague, stimulateur cardiaque (pacemaker) ou tout autre implant métallique. L’examen est contre-indiqué également pour les patients claustrophobes ou présentant une inflammation des voies respiratoires supérieures.

Pour cet examen le patient doit être à jeun au moins 3 heures avant son rendez-vous. L’examen dure entre 30 et 45 minutes, voire davantage. Le patient doit porter des vêtements confortables sans fermeture éclair ou boutons métalliques. Ce dernier doit également enlever tout bijou en métal ou objet à bande magnétique, comme une carte bancaire. Le patient se couche sur la table d’examen avec la tête maintenue par un dispositif. La table glisse dans un cylindre étroit, puis sa tête sera positionnée au centre du cylindre pour être examinée. Cet examen est très bruyant, il est possible que des bouchons d’oreille soient fournis. Lors de la prise des clichés, le patient doit rester immobile. Pour les jeunes patients, un sédatif peut être administré par voie intraveineuse ou ceux-ci peuvent être privés de sommeil pour faciliter l’examen.

La tomographie par émission de positrons (TEP)

La tomographie par émission de positrons est une technique d’imagerie médicale utilisée en médecine nucléaire qui permet de visualiser l’activité métabolique d’un organe, en utilisant une matière radioactive appelée « traceur ». La TEP mesure indirectement la concentration en traceur dans chaque point d’un organe, et la représente sous forme d’image en faisant apparaitre des couleurs différentes selon la concentration en traceur.

La TEP est jumelée à une technique d’imagerie structurelle comme le CT-Scan (scanneur), pour obtenir des vues dynamiques du métabolisme du corps humain afin de déceler certaines pathologies.

Pour visualiser le métabolisme du cerveau, on injecte un traceur radioactif mélangé à du glucose qui va se rendre au cerveau et émettre un signal pour montrer comment le cerveau accumule et décompose le glucose. Les régions du cerveau qui ne métabolisent pas correctement le glucose prennent une apparence différente, ce qui peut nous aider à déterminer l’origine des crises d’épilepsie potentielles.

Pour cet examen, le patient doit être à jeun à partir de minuit la veille, la prise des médicaments est retardée jusqu’à après l’examen. En revanche, la consommation d’eau est autorisée. Il faut prévoir 2 à 3 heures pour cet examen. Dans un premier temps, le traceur est injecté et il faut attendre 30 à 60 minutes durant lesquelles le patient doit minimiser ses mouvements. Ensuite, il y a une prise d’image qui dure entre 20 et 45 minutes, où le patient doit être immobile durant tout l’examen. Pour les patients en bas âge, un sédatif peut être administré par voie intraveineuse au besoin.

L'évaluation neuropsychologique

L'évaluation neuropsychologique

L’évaluation en neuropsychologie consiste à faire un bilan des fonctions cognitives du patient afin d’identifier les zones du cerveau et les mécanismes responsables des déficits observés. Celle-ci est effectuée par un neuropsychologue et elle peut comprendre une entrevue, des questionnaires et une évaluation des fonctions cérébrales.

Les grandes fonctions cognitives sont :

  • Le langage

  • L’attention et la concentration

  • La mémoire

  • Les capacités visuo-spatiales

  • Le raisonnement et la résolution de problèmes

  • Les fonctions sociales et affectives

Cette évaluation prend généralement 6 heures et se fait seule avec le patient à raison de 2 ou 3 séances. Il y aura une rencontre de bilan à la fin pour expliquer les conclusions et recommandations. Les résultats de cet examen auront un impact sur le diagnostic et le traitement de l’épilepsie et ils seront transmis par le neurologue traitant.